Ramblin' Jack Elliott: du folk à son meilleur
C'est peut-être dû à l'âge, au fait de vivre en région ou à l'abus de certains styles musicaux, mais ma passion pour le folk ne semble pas vouloir s'amenuiser, au contraire, des tentacules blues, country et traditionnelles commencent même à faire surface.
Samedi dernier, je me suis procuré quelques albums: le dernier de Vincent Vallières, le dernier de Dylan, le dernier de M. Ward, Melody Nelson de Gainsbourg, Favourite Colour de The Sadies et I Stand Alone de Ramblin' Jack Elliott, un vieux chanteur que je ne connaissais que de nom.
Coup de coeur fatal: j'adore. J'ai donc du retard à rattraper, car il a 75 ans bien sonnés...
Pour vous donner une idée de folk auquel je carbure depuis un certain temps, voici une petite liste des artistes qui m'ont fait ramper à plat ventre dans l'univers infini de cette musique qui nous suit depuis très longtemps: Johnny Cash, Tom Waits, Mark Lanagan, Old Crow Medecine Show, Missipi John Hurt, Andrew Bird, Calexico, Iron and Wine, Robert Johnson, Howie Gelb, Virgil Shaw et plusieurs autres, en passant par Beck, Dany Placard et Marvin Pontiac.
Tout comme Johnny Cash, Loretta Lynn, Hank Williams III, R.L Burnside ou Tom Waits, Ramblin' Jack Elliott provient de la vieille école du folk-country, mais il sait s'entourer de musiciens issus de la nouvelle génération, ce qui me rassure en tant que néophyte amateur de ce genre de "zi-zique".
Sur I Stand Alone, il est entouré de Flea (RHCP), de David Hidalgo (Tom Waits, T-Bone Burnett, Crowded House), DJ Bonebrake (X, The Knitters), Nels Cline (Wilco), Lucinda Williams, Corin Tucker (Sleater-Kinney), etc. Quel les puristes soient rassurés, ces musiciens se calquent à merveille au vieux folk de Monsieur Elliott. La preuve, je n'aurais jamais pu reconnaître la présence de Flea.
À quoi ça ressemble? C'est du vrai folk qui penche parfois vers le country, parfois vers le blues, mais en insistant sur le côté acoustique, sur les paroles et sur l'efficacité: l'album compte une quinzaine de chansons réparties sur un peu plus de 30 minutes.
La voix du cowboy n'est pas parfaite, et c'est tant mieux, car ça rend ses chansons encore plus sympathiques. Par moment, on peut penser à Tom Waits au temps des albums Early Years et Closing Time ou à Bob Dylan lorsqu'il chante moins du nez, mais on peut également associer la voix de Ramblin' Jack Elliott à J. Mascis lorsqu'il tente d'aller haut, à Ramsey Midwood ou à Missisipi John Hurt. Bref, il s'agit d'une voix accessible sur laquelle il est difficile d'attribuer un âge tellement elle est empreinte d'émotion.
En dehors de sa voix, on peut dire de lui qu'il a un excellent jeu de guitare, que ses paroles ont souvent un ton humoristique et qu'il a été une influence majeure pour Bob Dylan.
Les pièces qui figurent sur son plus récent album proviennent du terroir traditionnel américain, de Leadbelly, de Butch Hawes et de plusieurs autres auteurs compositeurs plus ou moins connus. Je vous suggère, pour ceux qui aimeraient écouter deux ou trois extraits, de jeter une oreille attentives aux pièces suivantes: Arthritis Blues, My Old Dog and Me ou Call Me a Dog. Grâce à elles, I Stand Alone figurera sûrement en bonne position dans mes albums préférés de l'année.
En passant, Ramblin' veut dire "décousu ou parler pour ne rien dire". Un "chouenneux" comme on dit par chez nous...
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